Histoire du village de Cahuzac

Histoire du village de Cahuzac

Introduction
L’histoire du village est intimement liée à celle de son château féodal. Le nom indique peut-être que le village était déjà habité à l’époque romaine mais il n’y a pas encore eu de découverte qui puisse soutenir cette hypothèse. A 3m50 en dessous du niveau actuel de la surface ont été trouvés en 1994 des vestiges de bâtiments en bois lors de travaux dans la cour du château mais ces vestiges n’ont pas fait l’objet de fouilles organisées et n’ont pas été datées. Un dolmen existait au lieu-dit‘Lastrespeyres’, sur les bords du Douanel, mais il n’y a pas eu de découverte archéologique sur le territoire de la commune ni de l’Age du Fer ni de l’époque gallo-romaine. Par contre, à quelques kilomètres au sud, une grande villa romaine a été fouillée au 19ième siècle à Montauriol. Le château actuel aurait été construit vers la même année que la bastide de Castillonnès, distante de 2,5km, c'est-à-dire vers 1259. C’était le centre d’une baronnie jusqu’à la révolution comportant douze paroisses des deux côtés du Dropt, l’actuelle limite dans ce secteur entre les départements du Lot-et-Garonne et de la Dordogne. Cette baronnie appartenait à des familles prestigieuses qui l’ont considérée comme source de revenus complémentaires et territoire de chasse. Elle avait une surface de plus de 7 000 hectares avec une population de 700 familles. Les revenus annuels en provenance de dîmes et de rentes, ainsi que ceux des terres propres à la famille, étaient de l’ordre de dix mille livres. Outre les familles travaillant la terre, il y avait à la veille de la révolution, un juge, un procureur, deux notaires, le capitaine du château, un vicaire, un régent pour l’éducation des enfants, un chirurgien et des artisans. Six foires par an étaient organisées au village. Bien que le château n’ait pas fait l’objet de siège, sa situation a fourni l’occasion à ses seigneurs de participer activement à la guerre de cent ans ainsi qu’aux guerres de religion et de la Fronde. Il a également été fréquenté par des personnages connus.

La guerre de Cent Ans
A cette époque le village était situé autour du cimetière actuel à l’est. Cet endroit, toujours connu par le nom de ‘St Martin’, est le site probable de l’ancienne église romane, maintenant disparue. Au château les barons sont du côté des anglais et faisaient opposition aux consuls de Castillonnès, dépendants du roi de France. La rivalité est née en 1345, lors de la confiscation par Alphonse de Poitiers à Jean de Caumont, seigneur de Cahuzac, de certaines paroisses. Une troupe de soldats navarrais gardait le château et pillait les terres de la ville.A ce moment Henry de Derby, comte de Lancaster, prend Bergerac; il est vaincu à Ferrensac mais en 1346 il bat l’armée du roi de France et prend le contrôle de la ville de Castillonnès -qu’il incendie. La ville est reprise par les soldats français en 1369, mais 200 hommes réunis à Cahuzac et du côté anglais, prennent la ville par surprise en 1374. Les populations souffrent beaucoup et cluseaux et souterrains sont construits comme abris. (Les histoires de tunnels très longs, reliant même le château de Cahuzac à la ville de Castillonnes, ne semblent pourtant pas être vraies. Des vestiges trouvés en bas de la ville de Castillonnès sont plus probablement liés aux égouts d’une possible villa romaine sur l’éperon où se trouvait l’ancien château médiéval de Castillonnès, au nord de la place des Cornières).

Les guerres de religion
Sous l’influence des Estissac, Cahuzac et Castillonnès restent fidèles au catholicisme quand le réforme de Luther se répand en Agenais et Périgord. Mais en 1562 une armée de protestants, commandée par Antoine de La Rochefoucauld, conteste le territoire à Montluc, chef de l’armée catholique. N’ayant pas pu prendre la ville de Castillonnès, l’armée protestante ravage le territoire, entrainant une disette et une épidémie de peste. Elle s’empare de la ville en 1567 et l’armée catholique essaie de la reprendre utilisant comme base le château de Cahuzac. Henri de Navarre passe tout près, après avoir été nommé gouverneur de la Guyenne et essaie de séduire les notables de la région. Antoine de Buade de Frontenac, ancêtre du premier gouverneur de Québec, fait partie de ceux qui se mettent à son service. (La maison familiale de Frontenac était située sur le territoire de la commune à‘Frountana’ mais elle a été démolie en 1990 – avec l’accord de l’architecte des monuments historiques !) Lors des hostilités reprises en 1590, à la mort de Henri III, le château de Cahuzac était dans les mains des ‘réformés’. Le contrôle du château et de la ville est contesté, mais la guerre civile cesse avec l’Edit de Nantes.

La Fronde
En 1637, suite à un complot concernant Anne d’Autriche, partisane d’une alliance avec l’Espagne et l’Autriche, que ne veulent ni le Roi ni Richelieu, le prince de Marcillac, futur François VI de La Rochefoucauld, fait partir, déguisée en homme, la duchesse de Chevreuse. Il la reçoit dans son château à Verteuil mais la fait passer par Cahuzac. Histoire compliquée ! Après un exil, passé en partie ici, Marcillac passe dans l’opposition à Paris et devient frondeur. Ses troupes sont commandées par Condé et font un périple étonnant. La Rochefoucauld rencontre Condé à Cahuzac et se rend au château de Lanquais où les troupes attendent. Ils font 700 kilomètres en une semaine, puis affrontent une bataille. A l’âge de 40 ans, la Rochefoucauld passe quelques années dans ses possessions de l’Angoumois et du Périgord pour rétablir sa santé. Peut-être une partie de ses mémoires a été écrite à Cahuzac. Il rentre en grâce auprès de Louis XIV et vit à la cour jusqu’à un âge avancé. Le château est désarmé en 1793. Malgré une invasion en 1790 par les populations locales aucune destruction ne semble avoir eu lieu.

Seigneurs de Cahuzac :
La famille de Caumont (XIVe – XVe siècle) ; la famille d’Estissac (XVe – XVIe siècle) ; la famille de La Rochefoucauld (XVII et XVIIIe siècle) ; les familles de Bony, de Carbonnier, et de Montbron (XIX et XXe siècles) .

Bibliographie
J.J Oscar Bouyssy, Notice historique sur la ville de Castillonnès, 1885 (réédité Paris 2003) - son livre promis sur Cahuzac n’a jamais vu le jour ; Hubert Delpit, Le château de Cahuzac et ses seigneurs, Revue de l’Agenais, Numéro spécial Castillonnes, 2010, pp41-68 ; Léon-Jeffrey Hoare, Castillonnès, les origines de la bastide, Villefranche– de–Rouergue 1990.

mardi 8 janvier 2013

Newsletter décembre 2012


 Ci-dessous une lettre envoyée fin décembre aux membres de l'association pour faire un point des actions menées pour la poursuite de la mission.
 
Nous vous présentons tous nos voeux pour l'année 2013.
 
Chers amis de l’église St. Martin de Cahuzac.

L’association pour la protection et la sauvegarde de l’église St Martin de Cahuzac à laquelle vous avez adhéré continue son œuvre. Depuis maintenant un peu plus d’un an et demi elle grandit.

Elle agit dans trois directions 
(vous pouvez en suivre les actualités sur son blog : http://stmartindecahuzac.blogspot.fr/) :

-          la croissance de l’association :
l’association s’est vu opposer un refus à sa demande d’inscription comme « association d’intérêt public ». Une nouvelle procédure a été initiée par le bureau pour que l’association soit déclarée « organisme d’intérêt général ayant un caractère culturel ». L’un des objets est de mettre en cohérence la reconnaissance par les pouvoirs publics de sa mission avec le projet de restauration de ce bien historique, le deuxième est de favoriser les dons qui permettront la réalisation de cet objectif en facilitant leur défiscalisation.

 

-          le rayonnement de l’église :
l’église est ouverte pour de nombreuses manifestations afin de faire connaître la fresque, bel exemple de l’art gothique. C’est ainsi que cette année plusieurs permanences ont été tenues par des membres de l’association. Tout d’abord à l’occasion des « Nuits d’été » organisées par le conseil général le 9 août 2012 à Cahuzac. A cette occasion plus de 70 personnes ont visité l’église. Puis pour la deuxième année consécutive (et à la demande de la direction régionale des affaires culturelles - DRAC) l’association a de nouveau participé aux journées du patrimoine (les 15 et 16 septembre 2012) en tenant l’église ouverte au profit d’une soixantaine de visiteurs.
L’association s’impliquera de nouveau dans l’organisation des chants de Noël qui se déroulera le 29 décembre 2012 dans l’église de Cahuzac. Cette manifestation très conviviale regroupe les cahuzacois et des personnes des environs pour chanter des chants religieux ou profanes en langues française et anglaise.

 

-          l’appui à la mairie de Cahuzac dans ses démarches administratives :
l’association propose ses services à la municipalité pour différentes démarches qui restent de la responsabilité de la mairie. Il s’agit notamment, aujourd’hui, de faciliter la désignation d’un architecte des monuments historiques pour conduire dans un premier temps le dossier d’études qui devra déboucher sur une proposition de projet de restauration et surtout d’un devis.
La municipalité engage les premières procédures en vue d’engager les études préliminaires aux travaux de restauration. Elle effectue actuellement des demandes de subventions auprès de la DRAC. L’association étudie de son côté la possibilité d’aider la commune à la hauteur de ses moyens.

Comme vous pouvez le voir, l’association est active. Elle compte toujours sur votre soutien pour conduire les missions qu’elle s’est fixées. N’hésitez pas, par conséquent, à renouveler votre adhésion qui marquera l’intérêt que l’église de Cahuzac représente à vos yeux (vous pouvez le faire par courrier en l’adressant à la trésorière : Mme Nicole Gérion-Mourguet, 47330 CAHUZAC).

L’assemblée générale de l’association devrait pouvoir se tenir la première semaine de mars (à confirmer). Nous vous y attendons nombreux.

Les membres du bureau du conseil d’administration de l’association St Martin de Cahuzac vous remercient de votre soutien et vous prient de croire en l’expression de leurs sentiments respectueux.

 

                                                                                                                             A Cahuzac, le 20 décembre 2012.

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